Un grand merci à Jean ORSINI , qui nous livre quelques éléments de l’histoire de Volpajola. Ils sont ici résumés, mais on trouvera une vaste analyse et de nombreux détails dans son ouvrage à paraître « L’Histoire de Volpajola. »
A retenir : Volpajola et ses habitants ont été présents dans presque toutes les péripéties de l’Histoire de la Corse, et toujours contre les occupants génois et français en particulier.
L’Ancienneté du village : Les archéologues pensent que la Chapelle primitive de St Césaire à été édifiée aux alentours du Xème siècle.Egalement de la même époque, un document, aujourd’hui disparu, mais digne de foi, parle d’un acte établi sur la place de l’église de « A Pila » (au dessus de Barchetta, dans la vallée du Cannetu).
Jusqu’au XVIème siècle, le village était composé de hameaux éparpillés qui ont été détruits pour la plupart par les incendies de représailles faits par les génois aux alentours de 1565 et utilisés ensuite comme pagliaghji. Ces hameaux abandonnés étaient : Chjovini, San-Biasgiu, a Pila, Truvindi, Ape, u Pianu et Teti.
A la fin du XVIème siècle, le village s’est regroupé et agrandi autour de a Torra et de l’église de l’Annonciade, avec ses hameaux : u Quercetu, i Fondi, a Torra, u Costosorbu, a Casel’aghja et Trave. A Barchetta s’est développé à la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle et est aujourd’hui le hameau le plus peuplé.
Les personnages :Le chroniqueur Ceccaldi cite Biancone de Volpajola comme étant l’une des plus vaillantes épées qu’il y eut en Corse.Il périt au siège de Calvi en 1553.
Le 6 juillet 1564 le Général génois De Negri ordonne au podestat (le maire) du village, Morazzano de loger ses troupes.Trouvant qu’il n’allait pas assez vite, il le gifle .Deux jours plus tard, revenant en déroute, Morazzano l’abat, se venge ainsi de l’affront reçut en public.
Giuliu Cesare Grimaldi, homme de lettres , originaire de Volpajola, Vicaire et Lieutenant du Gouverneur à Bastia au XVII siècle a aussi écrit un traité de mathématiques.
Paul-Marie Mariotti est certainement le personnage le plus célèbre de la localité .Nommé évêque au Diocèse de Sagone en 1741,il montra son grand attachement à la Corse et peu d’enthousiasme pour les génois.Arrêté par eux et transporté à Gênes, il connut les prisons et y mourut empoisonné le 27 juin 1751.
Une autre personne importante a été le notaire Ghjuvan-Francescu Mattei-Torre (Grand-Père de l’ancien Maire Simon de Peretti).Grand érudit, écrivain et traducteur, il publia de nombreux ouvrages et en particulier « le Monument de Ponte Novu », « Pugna frà Scolca e Vulpaiola » ainsi que le « Vocabulario di a Custera » il est mort en 1944.
Les événements :En 1417, une conférence eut Volpajola pour cadre, et peut démontrer l’importance du village.Y assistaient les évêques de la Marana et d’Aléria et des Chefs du Cap Corse et de la région Bastiaise.
En 1564 les habitants sont du coté de Sampiero, contre les génois.Se produisit l’épisode de Morazzano et de De Negri, cité plus haut.L’année suivante, le village est brûlé par les troupes génoises de l’Amiral Stefanu Doria.La belle chapelle romane de San-Biasgiu, disparut dans les flammes.
Au XVIII siècle, Volpajola est toujours dans les soulèvements contre Gênes, et bien sur avec Pascal PAOLI pendant son généralat de 1755 à 1769.
Le Babu di a Patria qui circulait beaucoup dans l’île vint souvent à Volpajola, hébergé chez le podestat du moment, Don Taddéo Orsini .C’est à cette époque également que fut appliquée dans notre village, l’implacable « ghjustizia paolina » : deux bergers ayant assassiné un laboureur à Petra Allarata furent condamnés à la peine capitale;leurs têtes furent accrochées à la porte de leur maison à Costosorbu.
Après la défaite de Ponte Novu, le village qui avait été très impliqué auprès de Pascal Paoli fut occupé par les troupes françaises, logées sous contrainte par les habitants et des excès furent commis.
Au XX siècle, le village perdit 24 jeunes dans la Première guerre mondiale (1914-1918), dont trois frère d’une même famille.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Volpajola en a subi les inconvénients.Les habitants ont participé à la Résistance et à la libération de la Corse en octobre 1943.
Aujourd’hui la commune est assez peuplée puisque 125 personnes dorment au village en hiver , et autant à Barchetta.
Quel sera l’avenir du village ? On peut tout supposer, mais en fin de compte, on ne peut qu’espérer et attendre.